Puyodebat txokolategia
Plonger dans l’Histoire du chocolat basque
Selon Christophe Puyodebat, chocolatier à Cambo-les-Bains, le chocolat était inconnu au Pays basque avant 1615.
Ce sont les juifs portugais chassés d’Espagne par l’Inquisition et réfugiés à Bayonne, plus précisément au quartier Saint-Esprit, qui l’ont transporté dans leurs valises. Déjà initiés aux secrets du chocolat, il est fort probable qu’ils mettent en place les premiers ateliers de transformation des fèves de cacao en poudre.
Et oui ! À l’époque, le chocolat était seulement une boisson, la fabrication du chocolat dur, dit à croquer, est seulement réalisée à Londres à partir de 1674.
Pour revenir au Pays basque, une grande corporation de chocolatiers est ensuite née et l’une des chocolateries les plus importantes était située à Cambo-les-Bains, la chocolaterie Fagalde.
Selon la tradition orale, Jean Fagalde aurait quitté le village d’Hélette avec son âne chargé, d’un côté, de sa pierre à chocolat et de l’autre, de ses deux enfants pour ouvrir son usine à l’emplacement de l’actuelle pharmacie rue des Terrasses (pierre à chocolat visible au musée de Cambo).
La Maison Fagalde, qui a démarré ses activités en 1787, est la première à avoir industrialisé le chocolat avec des machines à vapeur.
Nos coups de cœur
Parmi l’exposition des anciens emballages de tablettes de chocolat, nos yeux ont été attirés par l’un d’entre eux en particulier : bleu, rouge et blanc.
Vous fera-t-il penser, comme nous, à une célèbre marque de chocolat au riz soufflé ?
Vous l’aurez compris, nous parlons bien de la marque Crunch. Née aux États-Unis en 1938, elle arrive en France dans les années 1960. Mais cet emballage-là, visible dans l’une des vitrines au-dessus de l’exposition des pierres à chocolat, n’appartient pas à Crunch, mais à la maison Noblia fondée en 1863 à Cambo.
Drôle de ressemblance …
À l’entrée du musée, suspendu au mur, se trouve l’écusson offert par l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie de Montijo à la Famille Fagalde, détenteur du brevet de « Fournisseur de sa « Majesté l’Empereur des Français ».
Le saviez-vous ?
La famille Fagalde, originaire du petit village d’Hélette, s’établit à Cambo-les-Bains en 1802. On raconte que Jean Fagalde est arrivé avec sa femme, ses deux enfants et la fameuse pierre à chocolat qui permettait d’écraser les fèves de cacao (celle-ci est visible au musée Puyodebat).
Ils furent précurseurs dans le domaine du chocolat et de la transformation du cacao. En 1855, ils sont les premiers à fabriquer « mécaniquement » du chocolat. Ils avaient fait dessiner par « Rosie » (Fonderie située à l’époque à la Bastide-Clairence), une machine à broyer le cacao. Ils obtiennent même une mention honorable à l’Exposition universelle de Paris pour leurs innovations.
C’est eux qui ont valu le savoir-faire et la réputation du chocolat de Bayonne.
La famille Fagalde possédait plusieurs boutiques à Bayonne, à Biarritz, à Bordeaux et à Paris.
En hommage au dramaturge Edmond Rostand qui avait décidé de s’établir à Cambo-les-Bains et d’y faire construire sa résidence Arnaga, Pierre Fagalde (fils cadet de Jean Fagalde), chocolatier camboard, avait créé deux bonbons de chocolat : Le Rostand et Le Chantecler.
Leurs boîtes d’époque sont visibles au musée Puyodebat parmi d’autres pépites de l’histoire du chocolat.
Dans la seconde moitié du XIXe, porter la moustache était un signe de distinction sociale et très en vogue.
Oui, mais voilà, comment manger et boire proprement, en toute élégance, sans s’en coller plein le museau ?
C’est là que la tasse à moustache apparaît.
En 1860, le potier britannique Harvey Adams invente la tasse avec un protège-moustache intégré. Un accessoire qui s’est ensuite répandu dans le reste de l’Europe et que vous pourrez admirer au Musée Puyodebat.
À ne pas manquer
Venez savourer un moment de douceur dans le salon cosy « La Tasse à Moustache » accolé aux ateliers de fabrication de Cambo !
Chocolat chaud accompagné de sa chantilly, chocolat frappé, jus de cacao, assortiment de petits fours sucrés mais aussi, cafés, thés et infusions de la maison Deuza, divers jus et nectars des maisons Alain Milliat et Olatu, bières normales ou au cacao de la brasserie Eguzki, viennoiseries et pâtisseries du jour et pour finir la mise en bouche, glaces et sorbets de la fabrique Givrée…
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h (fermé le dimanche).
Informations pratiques
- Visite du musée libre et gratuite (de mai à fin octobre) suivie d’une dégustation de chocolats grands crus commentée.
- Il est préférable d’appeler le musée avant de vous y rendre pour vous assurer de la possibilité de visite.
- Comptez 3/4 h de visite.
- Animaux bienvenus tenus en laisse.