Jondoni Laurendi Eliza
La paroisse de Cambo
L’église Saint-Laurent date du XVIe siècle mais elle est remaniée au XVIIe.
Son clocher est construit en 1875. Elle est sans doute l’une des plus belles églises du Pays basque et l’une des plus caractéristiques.
À l’extérieur, autour de l’église, on peut apercevoir de vieilles stèles discoïdales à l’endroit même de l’ancien cimetière de Cambo-les-Bains. Ce sont des monuments funéraires emblématiques qui symbolisent le passage de l’âme du défunt, de la vie terrestre à la vie céleste. Très souvent, la partie ronde est gravée d’une croix basque, du nom de famille, ou encore des symboles représentant la vie ou le métier du défunt.
En pénétrant dans l’église, on découvre le superbe retable du XVIIème siècle en bois doré, classé Monument Historique. Entre des colonnes torses décorées de feuillages et des grappes de raisin (symboles du sang et du Corps du Christ), s’offre aux regards une œuvre remarquable et anonyme du XVIIème siècle représentant « le martyre de Saint Laurent » qui eut lieu à Rome en 258.
Nos coups de cœur
Saint Laurent, le patron de l’église de Cambo, est aussi le patron de l’église cathédrale d’Osca ou Huesca (Espagne).
Il a été exécuté pour avoir distribué les richesses de l’église aux pauvres afin qu’elles ne tombent pas entre les mains des païens.
Au centre du tableau, le martyr, à qui l’on a ôté ses vêtements, est assis sur un grill, tandis que son regard si expressif fixe le ciel et traduit son espérance de voir se réaliser la promesse de l’immortalité. À gauche, l’empereur Valérien (ou son représentant le Préfet de Rome) assiste avec sévérité au supplice du Saint.
En entrant dans l’église, à droite sous les galeries, se trouve la statue de Saint-Léon, patron de Bayonne.
Elle a été offerte en 1728 par Marie-Anne de Neubourg, reine douairière d’Espagne et exilée à Bayonne depuis 1706, qui fit ici, en 1728 et 1729, deux séjours pour venir boire les eaux de Cambo sur les conseils de son médecin bayonnais.
Zoom sur
Saint Léon fut chargé par le pape d’évangéliser les Basques. Premier évêque de Bayonne, il convertit les non-croyants du Labourd, de la Navarre, de la Biscaye, et meurt décapité vers 890, près de la Nive, par les Vikings.
Selon la légende, Léon a marché sur une distance de 80 pas tenant sa propre tête dans les mains, et, à l’endroit de sa chute a jailli une source réputée depuis miraculeuse, dont l’eau a des vertus bienfaisantes pour les femmes prêtes à accoucher et pour soigner les maladies des yeux.
Les galeries en bois sculpté sont l’un des éléments typiques des églises du Pays basque. Celles de Cambo-les-Bains, au nombre de 3, datent de 1609.
L’une des traditions voulait que les hommes s’installent en haut, dans les galeries et les femmes en bas.
En effet, les femmes étaient considérées comme les gardiennes des vivants et des morts de la famille. Elles avaient pour mission de recouvrir le corps d’un drap et de faire brûler la bougie du deuil, l’ezkoa.
L’ezkoa est une bougie fabriquée en cire d’abeille, enroulée sur elle-même et qui pouvait brûler très longtemps. Jusqu’à ce que la bougie se consume entièrement, elles devaient donc faire des prières et des offrandes.
Les vitraux de l’église
À l’intérieur de l’église, on peut voir deux vitraux offerts par la famille Harispe en 1868 (chocolatier à Cambo), celui de gauche représentant la nativité et celui de droite la descente de Croix.
La Vierge et l’Enfant
À droite de l’autel, une terre cuite émaillée représente la Vierge et l’Enfant. Cette œuvre s’inspire de l’art italien, et notamment du travail de Lucas Della Robbia. Elle aurait été offerte par Edmond Rostand lors de la communion privée de l’un de ses fils, Jean Rostand, le 29 juillet 1906.
Informations pratiques
- Horaires des messes : vendredi à 17h, samedi à 18h & dimanche à 10h30.
- Les animaux ne sont pas admis.
- L’Église Saint-Laurent accueille chaque mois d’avril à décembre des chœurs basques pour le plus grand plaisir des visiteurs venus la visiter. Ne manquez pas les prochains concerts !